Helbert Serge . Cannes 1997 Congrès d’implantologie.





Il s’agissait de vérifier l’interaction de l’entrée dentaire dans l’équilibre postural chez des patients qui présentaient des vraies jambes courtes et dont on sait que le traitement de leurs affections musculo-articulaires est une talonnette.



Résumé :  J’ai réalisé une étude stabilométrique sur 36 patients présentant une vraie inégalité de longueur de membre inférieur à droite ou à gauche.

Ils présentaient un alignement des freins, une absence d’édentation et une cinématique mandibulaire normale.

L’examen clinique postural caractérisé par le test de Romberg et de la verticale de Barré était identique entre dents non serrées et dents serrées.


Chaque patient subit quatre enregistrements consécutifs sur la plate-forme posturale, d’abord pieds nus dents non serrées puis en intercuspidation après avoir dégluti puis dents non serrées avec talonnette de 5mm et enfin dents serrées après avoir dégluti avec talonnette.


Les patients ne descendent pas de la plate-forme entre chaque enregistrement et le temps entre chaque enregistrement correspond au temps nécessaire à la prise des nouvelles données.


La position en X moyen varie significativement en situation (pieds nus + talonnette) à p<0.01 et (pieds nus + talonnette + intercuspidation) à p<0.01. (correspond à l’information talonnette mise en évidence lors de la première étude).


On remarque une variation significative des paramètres VFY et Y moyen entre la situation (Intercuspidation et (intercuspidation +talonnette)


Le paramètre VFY présente un P de Student <0.02 (reflet du tonus des muscles postérieurs de la jambe).


Le paramètre Y moyen présente un P de Student <0.05 (position du centre de gravité dans le plan sagittal ).


Les paramètres VFY et Y moyen ne sont pas corrélés.


Si nous distinguons les surfaces aggravées et les surfaces améliorées en situation d’intercuspidation on remarque une distribution bimodale.


Si l’intercuspidation améliore la surface de l’ellipse  à p<0.001 la talonnette en situation d’intercuspidation continue d’améliorer la surface à p<0.05.


Si l’intercuspidation aggrave la surface à p<0.001, la talonnette en situation d’intercuspidation continue d’aggraver la surface à p<0.05.







Occlusion et inégalité de longueur de membre inférieur vraie.


Introduction


Lorsque le Posturologue cherche à manipuler le système postural par l’une ou l’autre de ses entrées, en prescrivant des prismes optiques soit des semelles de stimulation ou des manipulations rachidiennes, il constate que certains patients ne réagissent pas conformément à ce qui est prévu par la théorie.


Il restait à vérifier l’hypothèse du rôle tonique de la sphère manducatrice. (Bonnier L., 1993)[1].


Certains occlusondontistes soulignent dans leurs publications l’impact sur l’activité tonique générale des anomalies occlusales. (Clausade M.A., Darraillans B., 1989, [2] ; Nahmani L. Et al. , 1990 )[3]


Les forces engendrées à l’occlusion dépendent des guides incisifs, de l’angle des cuspides, de leur hauteur, de la position des contacts (Solnit D.C., 1988)[4] ; (Katona T.R., 1989)[5] et si ces forces sont mal orientées, elles entraînent une dysfonction des muscles masticateurs, muscles du cou et du tronc, donc du port de tête (Lieb H., 1977 [6] ; Frumker S.C., 1985 [7] ; Dawson P.E., 1989)[8]


Des modifications minimes de l’occlusion peuvent agir sur le port de tête (Ayub E., 1984)[9] et avoir une action sur l’ensemble de la posture général du sujet (Schwartz R., 1990)[10].


Aussi il s’agissait de vérifier l’influence du port d’une talonnette sur l’occlusion, dans le cas d’une vraie jambe courte, sachant qu’une jambe courte pouvait entraîner un déséquilibre postural, (Helbert S., 1996)[11]


La seule façon d’enregistrer ces modifications, c’est d’utiliser un moyen instrumental : la plate forme posturale qui nous permet d’objectiver ces déséquilibres posturaux.


Testant deux dispositifs, l’intercuspidation et la talonnette, nous avons tout d’abord analysé les paramètres stabilométriques appartenant à la talonnette. Les résultats et les conclusions ont déjà été publié lors des journées de Podologie dans l’étude stabilométrique de la jambe courte ; Expansion scientifique Française, 1996, Paris, 99-103.





Méthode



L’étude stabilométrique est réalisée chez 36 patients présentant une vraie inégalité de longueur de membre inférieur à droite ou à gauche.


La hauteur de la talonnette est de 5 mm car elle répond à l’ensemble des prescriptions médicales pour l’adulte et parce que la comparaison de l’histogramme obtenu avec 5 mm de compensation à la courbe gaussienne, de répétabilité était de 37% contre 23 % avec une talonnette de 2 mm.


Nous avons vérifié l’occlusion en prenant en compte l’alignement des freins, l’absence d’édentation et une cinématique mandibulaire normale.


L’examen clinique postural caractérisé par le test de Romberg et de la verticale de Barré était identique entre dents non serrées et dents serrées.


Tous les patients sont enregistrés yeux ouverts, sauf treize d’entre eux, yeux ouverts et yeux fermés, sur la plate-forme de stabilométrie clinique informatisée, normalisée de l’Association française de Posturologie (Bizzo et al. , 1985 ; Normes 85) (Dynatronic, Valence) [12]


Chaque patient subit quatre enregistrements consécutifs sur la plate-forme posturale, d’abord pieds nus dents non serrées puis en intercuspidation après avoir dégluti puis dents non serrées avec talonnette et enfin dents serrées après avoir dégluti avec talonnette.


Les patients ne descendent pas de la plate-forme entre chaque enregistrement et le temps entre chaque enregistrement correspond au temps nécessaire à la prise des nouvelles données.




Méthode d’analyse statistique


L’analyse statistique a porté sur tous les paramètres retenus par l’Association française de Posturologie : X moyen, Y moyen, surface, VFY, LFS.


Nous avons comparé la distribution des différents paramètres obtenus par notre cohorte à la distribution des normes 85. [12]


Résultats


La position en X moyen (pied porteur, plan frontal) varie significativement en situation pieds nus + talonnette à p<0.01. Fig. (1)


La position en X moyen varie significativement en situation pieds nus + talonnette + intercuspidation à p<0.01.


On remarque une variation significative des paramètres VFY et Y moyen entre la situation (Intercuspidation) et (intercuspidation + talonnette)


Le paramètre VFY qui reflète le tonus des muscles postérieurs de la jambe est significatif


 à = p<0.02. fig.(2)


Le paramètre Y moyen qui correspond à la position du centre de gravité dans le plan sagittal est significatif


 à = p<0.05. Fig. (3)




 



Conclusion


On peut penser que la variation significative de la position en X moyen (pied porteur, plan frontal) en situation (pieds nus + talonnette) et (pieds nus + talonnette + intercuspidation) provient essentiellement de l’information talonnette.


En effet lors de l’étude stabilométrique sur la jambe courte, nous avions mis en évidence l’action de la talonnette sur les modifications du paramètre X moyen.


Si nous distinguons les surfaces aggravées et les surfaces améliorées en situation d’intercuspidation on remarque une distribution bimodale à P<0.001.


La compensation d’une vraie jambe courte par une talonnette potentialise l’effet postural en situation d’intercuspidation à p< 0.05.


Cette étude ne permet pas d’objectiver les répercussions du port d’une talonnette sur l’occlusion à long terme.